du bois d'ubac

du bois d'ubac Pointer

Pointer

La part de l'héritage génétique

La part de l'héritage génétique

Prédisposition génétique et/ou action exercée par l’homme

 

« Tu te souviens du petit Pointer noir et blanc que j’ai acheté à élevage de «  Làs des Zas ». C’est un élevage prestigieux, qui a produit de nombreux champions. Et bien ce chien a maintenant presque deux ans et franchement il n’est pas terrible. Pourtant je crois que je m’en suis bien occupé. Je lui ai fait voir des oiseaux. Je ne comprends pas, il a un bon pedigree et ses parents sont d’excellents chiens de travail»

Nous sommes bien obligés de reconnaître que ce type de mésaventure arrive parfois et même plus souvent qu’on ne le souhaiterait quand on est éleveur et qu’on fait son possible pour produire des chiens dotés de qualités naturelles, qui répondent aux attentes des utilisateurs potentiels.

Malgré une démarche sélective, la génétique a sa part d’aléatoire et la probabilité de réussite absolue n’existe pas. Il est tout de même incontestable qu’une sélection génétique méthodique et durable limite considérablement ce genre de désagrément. La génétique a sa part de responsabilité mais nous sommes en droit de nous poser la question : « Est-ce que le maître a fait ce qu’il fallait ou plutôt est-ce que le maître n’a pas commis quelques erreurs, pour que ce chien d’excellente lignée ne concrétise pas son héritage génétique ? »

Il existe un autre domaine, qui est celui de la dysplasie coxo-fémorale, où la question de la part de la prédisposition génétique et de celle de l’action exercée par le maître doit être posée. En effet, en matière de dysplasie, il est utile de savoir que si le facteur génétique est déterminant, il n’est pas le seul paramètre à considérer, sinon comment expliquer qu’à travers le monde, certaines races qui étaient indemne de dysplasie il y a une quinzaine d’années, seraient touchées aujourd’hui. Quel serait le facteur déclenchant ? Certes, la conduite d’une sélection à partir d’ascendants dotés de hanches certifiées « A » est déterminante pour espérer produire des chiens dotés de bonnes hanches. Cette attention incombe au naisseur mais d’autres facteurs sont à prendre en compte et relèvent de la responsabilité de l’acquéreur. Ce dernier devra être vigilant, pendant la phase de croissance, à :

. Alimenter son chiot avec un aliment de qualité, dont les dosages de protéine et de calcium sont adapté, sans excès, aux besoins du chiot, en évitant le surpoids et la croissance rapide.

. Ne pas imposer à son jeune chien des contraintes physiques que son jeune squelette en cours d’ossification ne peut pas supporter (sorties trop longues, courses intenses en couple avec un chien adulte, quêtes sur des sols accidentés tels que des labours profonds, …). Le critère de 5 mn de sortie par mois d'âge peut constituer un repère utile, jusqu'à l'âge de 12 mois.

. Eliminer les sols manquant d’adhérence, tel que certains carrelages lisses.

De ces trois facteurs, celui sur lequel il serait utile de se pencher est celui de l’alimentation. L’emploi du conditionnel s’explique par le fait que nous sommes dans le domaine de la supposition pour ne pas dire de la suspicion car aucune recherche scientifique n’a été conduite et surtout portée à la connaissance du public, à ce jour. En effet, aucun fabricant d’aliment n’aurait intérêt à s’engager sur cette voie. Le risque éventuel d’aboutir au constat que les aliments industriels auraient une part déterminante dans l’évolution de la dysplasie entamerait la prospérité qu’ils connaissent depuis la moitié du XXe siècle, en transformant, en valorisant les résidus de l’industrie agro-alimentaire et en les associant à de belles images de beaux chiens en bonne santé qui galopent harmonieusement dans de beaux paysages sur de belles musiques.

Il serait intéressant et peut-être utile de connaître la proportion de chiens dysplasiques chez les rares propriétaires qui préparent eux-mêmes la nourriture de leur chien à partir de produits frais (viandes, fruits, légumes, céréales, graisse, jaune d’œuf, huile végétale) en évitant de les chauffer à de très hautes températures. Ont-ils autant ou bien ont-ils moins de soucis de dysplasie ? Le doute subsiste mais il est certain qu’un chiot de lignée sélectionnée sur le critère de « dysplasie A » peut voir ses bonnes petites hanches dégradées par une mauvaise alimentation. Parlez-en avec ceux qui se sont risqué, dans un souci d’économies, à nourrir leurs chiots avec des aliments bas de gamme, dont la composition est proche de ceux destinés à l’élevage de cochons. Chacun à son niveau doit assumer sa responsabilité en se donnant les moyens qui s’imposent. Il est incontestable que la génétique est déterminante mais ce qu'elle induit peut être amplifié par une mauvaise alimentation et des contraintes physique précoces et inadaptées.

Pour renforcer la probabilité d’avoir un chien doté de bonnes hanches, il est nécessaire de le choisir dans des lignées où les ascendants sont certifiés « Dys A », de nourrir son chiot de façon cohérente et lui donner le temps  de grandir et en limitant les contraintes physiques pendant la phase de croissance. Tant au niveau des qualités de travail que de celle des articulations coxo-fémorales, l’action exercée par l’homme sur le chien peut sublimer son potentiel génétique ou, au contraire, ne pas lui permettre de se concrétiser dans sa pleine mesure et même parfois le contrarier totalement.