Plateau du Larzac
Field d’été à Saint Pierre de la Fage (34)
En ce premier week-end du mois d’août, le petit village héraultais de Saint Pierre de la Fage, situé à l’extrémité Sud du plateau du Larzac accueillait les chiens du 7e groupe pour deux jours de Field sur perdreaux rouges lâchés.
Compte tenu de l’immensité des terrains que nous offre le Larzac, il est regrettable qu’aussi peu de chiens aient participé à ce concours d’été dont les classements sont validés pour le titre de « Trialer d’Automne ». Dix-neuf continentaux et seulement douze britanniques (1/3 de Pointers) conduits essentiellement par des amateurs étaient engagés. Peut-être que le peu de participation s’explique par le faible taux de réussite dans ce type d’épreuve estivale. En effet l’an passé, chez les britanniques, seulement 2 chiens avaient su tirer leur épingle du jeu, c’étaient 2 Pointers. Cette année ils étaient à peine plus nombreux puisque seulement 3 chiens étaient au classement et c’étaient encore des Pointers qui, comme l’an passé, étaient présentés par des amateurs.
« Pourtant des rouges lâchés du petit matin, c’est pas bien difficile ! » me direz vous. Et bien venez vous y risquer et vous affinerez votre jugement. D’abord il faut considérer le terrain. Les paysages du Larzac sont splendides et sans limite mais la pierraille tranchante et abrasive peut altérer la qualité des galops et l’ampleur des quêtes. De plus, la végétation, toujours odorante (thym) parfois piquante (prunelier), souvent serrée (buis), ainsi que les hautes herbes offrent aux oiseaux des abris et des espaces de fuite qui mettent les chiens en difficulté ou en échec. Il est probable que ces mêmes oiseaux seraient plus prenables s’ils étaient lâchés dans de grandes luzernes ou des chaumes car ils pièteraient beaucoup moins. Ensuite il faut considérer les conditions climatiques : 1er jour vent tournant et température estivale, 2e jour très forte pluie et absence de vent.Compte tenu de ces éléments, vous comprenez peut-être mieux pourquoi pour se classer il faut des chiens courageux, chasseurs et qui « montent à la viande ». Depuis deux ans, il se vérifie que les « quêteurs à plat », les hyper prudents et ceux qui coulent trop ne concluent jamais leurs parcours par un point. Dans cet enchevêtrement de parfums qu’exhalent les plantes aromatiques du causse, les chiens qui ne savent pas utiliser les émanations des oiseaux en gardant la tête haute et froide, qui baissent un peu le nez en voulant contrôler au sol se tapent immanquablement.
Le premier jour sous le soleil, seule Esta ben de l’Azur et Or se classe à l’Excellent. Aux résultats les deux juges citent deux chiennes : Ekta de l’Azur et Or et Corri du Bois d’Ubac qui font un grand parcours mais dont une faute à l’envol coûte à l’une comme à l’autre le CAC.
Le lendemain sous une très forte pluie les mêmes chiens que la veille se font remarquer avec un 1er TB pour Corri, un 1er Exc pour Etka et 2e Exc pour Esta ben. Les conditions climatiques étaient très défavorables est c’est une vraie performance d’être parvenu à se classer.
J’ai pu vérifier, une fois encore, que de chasser beaucoup avec nos Pointers contribue grandement à développer leur intelligence de chasse mais par contre fragilise la sagesse à l’envol, qui n’est pas une qualité naturelle mais une attitude apprise. Le chien garde de ce point de dressage un arrêt ferme, une conscience de l’interdiction de courir sous l’aile mais s’autorise parfois à faire quelques pas. Ces « quelques pas » sont un « pas de trop » en concours.
Le pointer a encore prouvé qu’il ne souffre aucunement de la comparaison avec d’autres races quand il est issu de lignées sélectionnées sur des critères de Travail et de Chasse.
Cette épreuve d’été, située dans le Sud de la France peut constituer une découverte des concours pour les amateurs, un test ou un entraînement pour les jeunes chiens sélectionnés pour la Finale, une occasion d’un déplacement familial qui associe tourisme et cynophilie. Le Cirque de Navacelles et le village de La Couvertoirade sont à moins de 30 minutes du concours. La région est belle et les habitants sont accueillants. Alors, peut-être à l’année prochaine.